folle du 450

Sunday, April 22, 2007

Golden Boy

Vous connaissez le Golden Boy? Il s’agit d’une statue d'adolescent de cinq mètres de haut, hissée au sommet du Palais législatif du Manitoba. Le Golden boy incarne l'esprit d'initiative et, tout comme moi, la jeunesse éternelle. La statue a été coulée en 1918.

Nous appelons également Goldens boys les gens qui réussissent dans le merveilleux monde de la finance. Ce sont des spéculateurs, des faiseurs d’or. Ce sont eux qui spéculent sur les marchés boursiers, qui achètent et revendent des titres afin de devenir toujours et encore de plus en plus riches. Quelle vie merdique... à moins que l’argent ainsi gagné serve à une lipossuccion ou un facelift.

Spéculer sur la bourse et les actions entraine inévitablement un haut niveau de stress, provoquant ainsi des rides et un vieillissement prématuré. Les goldens boys ne sont finalement rien d’autre que des sugardaddy prématurés. Tous deux ont plusieurs points en commun : ils sont riches, ils sont ou ont l’air vieux, et ils ont des difficultés érectiles. Pour les sugardaddy, les difficultés érectiles proviennent du fait qu’ils sont tout simplement vieux. Pour les goldens boys, leurs difficultés proviennent du haut niveau de stress constant que comporte leur métier. Dans les deux cas la moyenne au bâton est nettement insuffisante.

Les goldens boys traitent leurs femmes comme ils vendent leurs actions : très vite ils s’en débarrassent avant qu’elles ne perdent leur valeur. Pas la peine donc de s’en amouracher et dépenser leur fortune dans les chambres d’hôtels à les tromper avec la caserne de pompiers du quartier. Nous serons flushées avant même d’avoir pu emménager comme il se doit dans leur univers, c’est à dire marquer notre territoire par une boite de tampons dans la salle de bain et une paire de talons hauts dans l’entrée. Nous sommes rapidement remplacées car vieillir c’est mourir à petit feu. Chaque jour donc nous perdons de la valeur. Comme ce sont des mecs aucun danger qu’ils se fassent traiter d’Easy, de guidounne ou de station de métro. Deux poids deux mesures. Nous sommes à leurs yeux donc facilement remplaçables et dans certains cas irrécupérables.

Est-ce vraiment ça personnifier la jeunesse éternelle? J’en doute et j’ai une agréable proposition à faire aux Manitobains.

Moi en plus d’incarner la jeunesse éternelle je personnifie la beauté. Je vais donc humblement proposer une statue à mon image au parlement du Manitoba pour remplacer la statuette décrépie et rouillée qui trône au sommet du Palais législatif. J’ai toujours aimée trôner au dessus et à l’intérieur d’un palais alors je vais me sentir à mon aise ainsi perchée.

Les Manitobains vont être tellement contents.

Tuesday, April 17, 2007

Visite libre

Quand les amours d’un soir te donnent de faux espoirs… et un mauvais numéro de téléphone, on fini par se demander si l’on ressemble à une décharge publique : Un endroit où les hommes se vident et puis s’en vont.

Il y a des soirs où je me sens comme l’une de ces princesses endormies sortie d’un conte de Walt Disney. Je rêve bêtement d’un prince charmant et j’attends naïvement qu’il vienne à moi. Parfois je m’ouvre les jambes et j’offre à l’un des prétendants au trône mon royaume. Je lui fais visiter mon palais… tous y pénètrent mais aucun ne se décide à acheter et ce même si je suis entièrement rénovée. Le sous sol est fini et la cave prend l’eau me disent-ils…

Autrefois les princesses des contes de Walt Disney rêvaient secrètement de se faire baiser. Par une équipe de football, une caserne de pompiers, un contingent militaire allemand ou parfois plus sobrement par un jeune étalon. Nos fantasmes étaient définitivement sexuels, interdits, difficilement réalisables, pour ne pas dire dangereux. Les temps ont bien changés depuis les contes de fées, nos fantasmes également. Aujourd’hui le sexe est devenu banal, facilement accessible, plutôt commun, rapide et sans intérêt. J’ai trop consommé et j’en suis devenue usée… pour ne pas dire désintéressée.

Aujourd’hui les princesses restantes entretiennent des fantasmes amoureux et non plus des fantasmes sexuels. Tel un conte de fée nous rêvons d’amour, de continuité et d’engagement. Parfois aussi le rêve se résume à une présence réconfortante venue éloigner la solitude… Quelqu’un que l’on colle l’instant d’un moment qui semble s’éterniser et dont on ne se lasse jamais.

Les princesses restantes sont celles qui préfèrent s’abstenir plutôt que de ramener les restants lorsque vient le last call. N’ayant plus d’appétit, le doggy bag ne représente alors aucun intérêt car elles savent pertinemment qu’il finira rapidement aux vidanges parfois avant même de l’avoir réchauffé.

Les princesses restantes sont celles qui, blasées, préfèrent aller dormir plutôt que d’allonger les nuits déjà trop courtes simplement pour ne pas risquer de passer à côté d’une éventuelle opportunité qui peut-être alors osera se manifester. L’équation parait simple mais ne se résout pas si facilement…

Les princesses restantes sont celles qui ont trop consommées et qui préfèrent attendre plutôt que de s’engager dans la voie rapide et facile de la consommation unique et aveugle. Elles ont tant consommées que parfois elles en vomissent d’ennui.

Les princesses restantes ne veulent simplement pas être réveillées. Elles espèrent seulement qu’un prince charmant viendra s’allonger à leur côté, réalisant ainsi leur petit conte de fée minable et faisant en sorte que le fantasme amoureux devienne réalité.

D’ici là elles continuent de se faire baiser, espérant que cette fois sera la bonne et qu’il reviendra.

C’est quoi ton nom déjà?

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