folle du 450

Sunday, May 11, 2008

On line meat market

Les catalogues j’ai toujours trouvé ça distrayant. J’aime bien perdre mon temps à regarder les images. Bien souvent on s’intéresse au contenant alors que le contenu est vide de sens.

On croit si bien savoir ce que l’on veut que finalement on ne veut rien du tout. Parfois il y a tant de détails que cela devient d’un mortel ennui. Plus besoin d’ouvrir l’emballage, de sentir ou de toucher, on sait déjà tout ce que l’on va trouver avant même d'avoir consommé le produit. À peine utilisé que déjà l’intérêt n’y est plus et on passe à autre chose... à peine rencontré que l'on passe à quelqu'un d'autre... suivant/next, take a number et faites la file...

Je ne fais pas exception à la règle…

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Loin de moi l’idée de changer les règles du jeu, je suis simplement lasse de jouer et d’être le terrain de jeu. Jai envie de prendre une pause, un temps mort entre deux périodes, le temps de passer la zamboni et de manger un hot-dog. Peut-être bien qu’un jour je reprendrai l'entrainement. pour l’instant le cœur n’y est pas et la tête non plus. Quand on n’a plus envie d’un menu on change de restaurant mais bien souvent la diète reste la même.

On se donne la fausse impression de changer, en bougeant les meubles, en prenant un autre chemin ou en changeant de coiffeur et de coloration. Ce ne sont que de fausses illusions, tout reste en place et rien ne change. On ne fait que tourner en rond, répéter les mêmes erreurs et les mêmes paroles et la déception n’est que plus grande.

Je n’ai pas envie de connaître les moindres détails de ta vie, j’ai déjà assez de la mienne. Ce n’est qu’une question de dosage et d'une irrésistible envie de se priver des effets secondaires... Vivre à froid.

Ma superficialité m’apaise et utiliser mon cerveau m’épuise.

Sunday, May 04, 2008

Entre actes

Sur la scène les bouffons et les acrobates se donnent en spectacle. Lorsque que le rideau tombe il n’est plus nécessaire ni utile de jouer. Débute alors le véritable jeu, fuite inévitable des véritables enjeux. Si vous saviez les regrets que j’enterre au fond de moi, les actes manqués que je prétend avoir oublié, les déceptions que j’emporterai avec moi dans ma tombe, les gestes que j’aurais voulu poser, mais dont jamais je n’aurais eu le courage d’assumer.

Quand les projecteurs s’éteignent les bouffons n’ont plus envie de jouer. Quand le spectacle prend fin ils se démaquillent enfin. Laissant paraître leurs véritables traits, les marques hideuses du temps qui lézardent leurs visages. Fissures du temps jonchées d’événements, chaque jour qui passe le fossé se creuse davantage.

Je n’ai pas la conviction de pouvoir y faire quelque chose ni l’espoir de récupérer le temps perdu. Je n’ai pas courage de regarder derrière moi ou au travers les chemins non empruntés. Je regrette les choses et les gens auxquels j’ai renoncé, les moments d’égarement à chercher des idéaux qui n’existaient pas. Je n’ai pas vu la route, j’ai préféré rester dans la voie de l’ignorance et de la facilité. Aveuglée par la lumière que je croyais voir devant moi je suis restée naïve tout en allant nulle part.

Projection illusoire de rêves sans lendemains. Derrière l’image les masques tombent. Préservatif des apparences pour me protéger tant bien que mal d’une intimité douloureuse, je reste superficielle évitant ainsi les contacts susceptibles de percer le voile dans lequel je m’enroule, incapable de montrer mon visage. J’emmènerai dans ma tombe ma douleur et mes cris d’horreurs. 

Sous les masques se cachent la tourmente. Malgré les gants blancs les blessures non cicatrisées s’infectent d’amertume. Au fond de la tempête se dissimule la douleur d’une naissance qui n’aura jamais lieu, un accouchement qui n’en finira jamais et qui n’aboutira nul part. Les contractions et les contradictions ne cesseront pas tant que l’enfant à naître ne s’enroulera pas autour de son cordon, étouffé par la peur de vivre au grand jour.

Le tissus de mensonges s’est rompu, souillant à jamais la pureté d’une naïveté que personne jusqu’alors n’avait osé pénétrer.

Jamais plus je ne ferai confiance.